Époque contemporaine

1789 / 2025

Comment caractériser l’Époque contemporaine en Europe?

L’Époque contemporaine est la période de l’histoire de l’humanité où les changements ont été les plus intenses, les plus profonds, les plus dramatiques et les plus rapides : croissance démographique, révolutions politiques et industrielles, productivisme, capitalisme et syndicalisme, mondialisation des échanges et des crises, colonisation et décolonisation, nationalismes, régimes totalitaires, guerres mondiales, génocides, bombes atomiques, apocalypse, Guerre froide…Mais aussi développement de la démocratie, construction européenne, progrès de la médecine, massification des soins, massification scolaire, déclin de l’industrie, de l’agriculture et développement des activités tertiaires (services), développement d’Internet…

Au XIXe siècle, la Révolution industrielle et les découvertes scientifiques modifient en profondeur une société, bourgeoise, qui de rurale et artisanale devient urbaine et industrielle. C. Clark qualifie cette période de « civilisation du journal », compte tenu de la « prolifération des titres [et de la] multiplication des opinions. »

Le XXe  siècle, lui, est marqué par deux guerres mondiales dévastatrices, puis par la division du monde en deux blocs (États-Unis et URSS) pendant la Guerre froide. C’est dans ce contexte que se développent des mouvements de décolonisation et qu’émerge la société de consommation basée sur la mondialisation des échanges et des services. « La radio et la télévision deviennent des médias de masse. »

Le XXIe siècle est « celui des grands défis » à relever mais aussi des contraires, dont le dérèglement climatique, les pandémies, les conflits, les extrémismes et la réduction des inégalités. Dans un contexte où Internet accélère la mondialisation des échanges de biens, d’informations et de désinformations en temps réel. Grâce à Internet et aux moyens de communication instantanés existants « le monde est devenu un village » où les frontières, les distances, voire les différences culturelles sont ou seraient abolies.

Qu’en est-il alors de la « culture matérielle » qui est au centre de la discipline archéologique et ne doit pas pour autant se réduire à « un catalogue d’objets » ? Pour L. Bourgeois, il est nécessaire « de conserver la visée d’une explication historique dont les résultats bruts resteraient compatibles avec l’ensemble des sciences humaines et sociales. » Un objet au-delà de son caractère physique est « le reflet qu’il apporte d’une société : celle qui l’a produit et consommée » mais aussi celle qui l’interroge. Il doit donc être replacé dans son contexte géographique, politique et économique

Chaque période peut être caractérisée par sa culture matérielle. La découverte de nouvelles sources d’énergie ( vapeur, charbon, pétrole, électricité, nucléaire et énergies renouvelables), depuis le XXe siècle, « constitue en soi une rupture technologique » et induit une production matérielle qui pourrait aussi, selon certains auteurs induire un « âge du Béton », « un âge du Plastique », « un âge de l’Atome », « un âge des Microprocesseurs », « un âge de l’Image », voire « un âge de la télécommunication » « à l’instar d’un âge du Fer ou d’un âge du Bronze protohistorique. » Âges auxquels on est tenté d’ajouter un autre marqueur et un nouveau concept scientifique émergeant. Celui de l’Anthropocène « considéré comme l’époque de l’histoire de la Terre au cours de laquelle les activités humaines ont un impact significatif et global sur le système planétaire. »

L’archéologie contemporaine trouve sa place auprès de l’histoire traditionnelle puisqu’elle apporte « l’analyse de l’environnement matériel » et contribue à participer à la connaissance de la période.  Les sources archéologiques et les sources écrites sont les sources de l’histoire.

Dominique Henry

Pour en savoir plus :

L'Époque contemporaine

1789-2024

L’Époque contemporaine couvre plus de trois siècles d’histoire. C’est peu et beaucoup à la fois au regard des bouleversements majeurs qui ont affecté la France, l’Europe et le monde. Cette période débute en Europe à la Révolution française et se poursuit aujourd’hui. Enfin hier…Car les études historiques nécessitent de prendre du recul.

Les faits sont bien documentés. Les découvertes scientifiques et techniques, à l’origine des révolutions industrielles, économiques et sociétales, transforment les moyens de production et donnent naissance au capitalisme et aux classes sociales. À ces conséquences, il faut ajouter les révolutions politiques : de la monarchie à la république, en passant par l’Empire et la défaite française de 1870 qui consacre l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace-Moselle et la naissance de la IIIe République. À cette période, de nombreux états européens créent ou étendent leurs empires et conquièrent des espaces en Afrique, Asie et Océanie qu’ils colonisent.

Au début du XXe siècle, l’Europe domine le monde grâce à son dynamisme démographique, son expansionnisme colonial, son avance technologique et économique. Mais les tensions et les rivalités entre puissances européennes se complexifient, s’exacerbent et sont une des causes de la Première Guerre mondiale (1914-1918) qui se mondialise avec l’entrée en guerre des États-Unis en 1917. Sur le plan du bilan humain, c’est la « grande saignée » : 9 millions de morts dont près de 1 million et demi de Français, auxquels il faut ajouter 6 millions et demi de blessés dont 500 000 environ décèderont après-guerre des suites de blessure ou de maladie. Ce qui aura pour conséquence de provoquer un effondrement démographique dans les pays industrialisés, dont la France. Aux pertes humaines s’ajoutent les destructions matérielles, l’affaiblissement économique, l’endettement et la hausse des prix qui entrainent le déclin de l’Europe, dont la carte est remodelée par des bouleversements politiques. Autre conséquence de la guerre, la Révolution russe met fin en 1917 au régime tsariste et instaure une dictature socialiste en Union soviétique (Staline). À l’inverse, la Grande guerre favorise sur le plan mondial la montée en puissance des États-Unis et du Japon qui mène en 1936 une politique de conquête en Asie du Sud-Est.

Nangniot, CCO, via Wikimédia Commons

Dans les années trente, une crise économique mondiale aggrave la situation en Europe qui voit émerger des régimes dictatoriaux au détriment des démocraties : L’Italie fasciste de Mussolini (1922), le Portugal de Salazar (1926), l’Allemagne nazie de Hitler (1933) et l’Espagne de Franco (1936). L’expansion territoriale de l’Allemagne et de l’Italie en Europe puis du Japon en Asie du Sud-Est est une des causes majeures de la seconde Guerre mondiale (1939-1945) qui « a été voulue, préparée et provoquée par les dictatures fascistes [et] en Europe par l’Allemagne hitlérienne. » Le conflit européen, au départ, se mondialise avec l’entrée en guerre des États-Unis, après l’attaque japonaise de Pearl Harbor en 1941.

En 1942, la conférence de Wannsee,  qui réunit  des dignitaires nazis, acte « la solution finale de la question juive » et définit les modalités du génocide, à savoir la déportation et l’extermination par le travail forcé et par gazage de la totalité des Juifs et des Tsiganes européens.

La guerre prend fin le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du Troisième Reich et le 2 septembre 1945 par celle du Japon.

Les pertes humaines de la seconde Guerre mondiale sont sans précédent. L’estimation est de 50 à 60 millions de morts civils et militaires dont plus de 5 millions de Juifs (La Shoah). Au génocide s’ajoute les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki qui aujourd’hui encore interpellent. Les destructions matérielles considérables paralysent les transports et l’économie dont la production s’effondre. Sur le plan démographique, même si après-guerre on constate une reprise de la natalité (baby-boom), le conflit a entrainé en Europe des déplacements massifs de populations (environ 30 millions de personnes).

« Sélection » de Juifs hongrois sur la rampe d’Auschwitz II-Birkenau, mai/juin 1944. Bernhard Walter, domaine public, via Wikimédia Commons.

Parmi d’autres conséquences, sur le plan géopolitique la première Guerre mondiale sonne le glas des Empires autoritaires russe, allemand, austro-hongrois et ottoman. Tandis que la seconde Guerre mondiale marque la fin du nazisme et des empires coloniaux. Au sortir des deux guerres, naissent de nouveaux et nombreux États démocratiques.

En 1945, l’Europe, affaiblie, ruinée et dépendante, se trouve dans une situation qui rend difficile la reconstruction. Divisée en deux blocs par les deux grands vainqueurs que sont les Etats-Unis et l’URSS, l’Europe de l’Ouest dépend du leadership américain, tandis que l’Europe de l’Est est soumise à l’hégémonie soviétique. L’Europe devient un des grands enjeux de la Guerre froide.

À sa création, dès la fin de la guerre, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a comme objectif principal de « maintenir la paix et la sécurité internationale ». Elle promeut aussi la décolonisation fondée sur « le principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». Et ce dans un contexte où le conflit a révélé la vulnérabilité des puissances coloniales, réveillé les nationalismes et remis en question le mythe de la supériorité de la « race blanche ». Les contestations grandissantes des indigènes  vis-à-vis du système colonial et des métropoles européennes (Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Portugal) poussent à marche forcée vers la décolonisation qui emprunte  globalement deux voies : l’une est pacifique, l’autre guerrière.

Si l’indépendance de l’Inde est négociée entre les Britanniques et les leaders indiens, à l’inverse les Français  s’arcboutent contre l’indépendance de l’Indochine et de l’Algérie qui seront obtenues au terme de deux guerres de résistance antifrançaises longues et cruelles : la guerre d’Indochine (1946-1954) et la guerre d’Algérie (1954-1962). 70 ans après le début de la guerre d’Algérie, la série documentaire « C’était la guerre d’Algérie » produite par l’historien Benjamin Stora et George Marc Benamou « raconte [sans tabou] la plus chaotique, et la plus méconnue des indépendances, de toutes celles qui ont émaillé l’histoire de la colonisation française. »

Bataille de Dien Bien Phu 1954: Alors que le Viet Minh les bombardait depuis les collines brumeuses au loin, les troupes françaises tentaient de survivre dans leurs tranchées. Auteur inconnu, domaine public, via Wikimédia Commons.

En 1955, la guerre reprend au Vietnam dans un contexte de Guerre froide. Elle oppose le Nord Vietnam communiste soutenu par la Chine et l’URSS au Sud Vietnam soutenu par les Américains, jusqu’à la chute de Saïgon en 1975 et la victoire du régime communiste. Le Vietnam est réunifié en 1976.

La chute du mur de Berlin en 1989 et la disparition de l’URSS en 1991 marquent la fin de la Guerre froide et le début d’un monde unipolaire (États-Unis gendarmes du monde) puis multipolaire. Aujourd’hui, les États-Unis continuent, de façon moindre, à dominer le monde dans un contexte d’instabilité et de rivalités (économiques, politiques, culturelles et militaires) entre puissances qui s’affrontent pour conserver et étendre leur influence dans des conflits régionaux dont le risque, selon l’historien australien Christopher Clark  (1848-2024 décomposition et recomposition des empires), est qu’ils se mondialisent.

L’Union européenne, née sur les ruines de la seconde guerre mondiale, s’est progressivement élargie et renforcée en passant volontairement de 6 pays à 27. Le but du projet initial européen est atteint : pacifier un espace qui a été le théâtre de deux guerres mondiales causées par les rivalités entre États et créer « une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens ». Mais l’Union européenne doit aujourd’hui répondre à de nouveaux défis, de nouvelles menaces, parmi lesquels la guerre à ses frontières. Pour C. Clark, l’invasion russe de l’Ukraine peut-être vue « comme une étape de la recomposition d’un empire. » Pour quelles raisons ? « Si quelque chose ne nous plaît pas dans un territoire, il suffit de l’envahir et de réparer les choses.  C’est un peu comme ça que Poutine regarde l’Ukraine. Ce n’est qu’un territoire, c’est un territoire voisin, une province même de la Grande Russie, qu’il est absolument acceptable d’envahir. »

Vue aérienne de la ville de Vire après les bombardements du 6 juin [1944], l’église Notre-Dame est le seul édifice debout au milieu des ruines. Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA, domaine public, via Wikimédia Commons.

Dominique Henry

L’archéologie appliquée à la période contemporaine

Un dossier des Nouvelles de l’Archéologie paru en 2014 consacré à « L’archéologie à l’épreuve de la modernité »  (Hurard et al. 2014) traite de l’essor de l’archéologie des périodes moderne et contemporaine. Cette dernière est la période industrielle qui succède au monde rural des XVIIe et XVIIIe siècle. L’archéologie du « passé récent » était  en 2004 « encore trop souvent délaissée au profit de vestiges plus anciens. », alors que la méthodologie reste la même dans un contexte où la contrainte des aménagements menace des sites.

Depuis les champs de recherche ont évolué, les problématiques et les thématiques se sont élargies, notamment en archéologie funéraire. « La pratique systématique du diagnostic » en archéologie préventive est à l’origine de ces changements.

L’Archéologie des conflits contemporains s’est développée dans le nord-est de la France dans les années 1990-2000. La sépulture multiple de 14 soldats prussiens à Noisseville (Moselle), un rare témoin de la guerre de 1870, a été découverte à l’occasion d’un aménagement routier et fouillée en 1991. Elle témoigne aussi de la difficulté pour les archéologues de s’imposer à cette période dans le domaine des sépultures militaires.

La première fouille archéologique en France sur des vestiges de la Grande Guerre a lieu à Saint-Rémy-la-Calonne (Meuse) en 1991 dans une fosse où reposaient le lieutenant Alain-Fournier (Écrivain et auteur du roman Le grand Meaulnes) avec 20 de ses compagnons d’armes du 288e RI tombés et portés disparus au combat du 22 septembre 1914. Que s’est-il passé à Saint-Rémy? Les témoignages français et allemands parfois contradictoires, voire sujets à caution, n’ont pas permis comme le rappelle Frédéric Adam de déterminer de façon précise comment ces hommes étaient décédés et où leur dépouilles avaient été enterrées. La découverte de la fosse commune, 77 ans après, est due aux recherches opiniâtres et aux recoupements de Michel Algrain et de son équipe de passionnés compétents qui localisa les lieux du dernier combat et de l’inhumation.

La direction de la fouille de la sépulture et l’étude des restes humains ainsi que l’ensemble du mobilier exhumé furent confiées à Frédéric ADAM, à qui j’emprunte la conclusion. 19 individus sur 21, dont Alain-Fournier ont été identifiés avec certitude. Les données de terrain et l’étude balistique, confrontées aux récits des survivants de cet après-midi du 22 septembre, indiquent que les hommes du 288e R.I. découverts dans la fosse de Saint-Rémy-la-Calonne sont morts au combat après avoir été encerclés par la 4e Compagnie du 6e Régiment de Grenadiers. Dont acte !

À Fleur de Terre (Capture d’écran)
Documentaire tourné en 1991, par Expressions et réalisé par Jean-Pierre Hélas et Alain Ries, lors de la fouille archéologique de la fosse commune où reposaient Alain-Fournier et ses compagnons d’armes du 288e RI.

« Fallait-il s’intéresser aux traces de la Grande Guerre ? » interrogent Y. Desfossés, A. Jacques et G. Prilaux dans leur ouvrage « L’archéologie de la Grande Guerre » (Ed. Ouest-France, 2008), alors que cette période est déjà documentée par de nombreuses sources. Cet axe de recherche qui s’insère dans une thématique plus large consacrée à l’« Archéologie de la violence-violence de guerre, violence de masse » depuis la Préhistoire (« Les hommes ont-ils toujours fait la guerre ? ») a été développée en 2014 lors du colloque international organisé par l’INRAP et le Musée du Louvre-Lens.

La réponse repose à la fois sur l’étude scientifique du champ de bataille, sur les traces du conflit et de son environnement où subsistent des fantômes de tranchées et de réseaux de barbelés, des trous d’obus, les ruines des villages détruits enfouis sous la végétation. L’étude porte aussi sur les « objets du quotidien des soldats de la Grande Guerre » , sur l’équipement , la correspondance (lettres, cartes postales), les cantonnements, les hôpitaux, les dépotoirs, les cimetières, les fosses communes, les sépultures individuelles, les restes humains. L’étude scientifique « complète les témoignages des soldats et contredit parfois les documents officiels ». Mais la réponse repose aussi sur les rites funéraires « où le souci de donner une sépulture aux corps parfois fragmentaire des soldats fait contre-point aux indices d’une boucherie sans nom. »

Écho du centenaire ? Mémoire familiale ? Aujourd’hui encore des familles parcourent  les champs de bataille de Verdun à la découverte des lieux où qui un grand-oncle, qui un grand-père, qui un arrière-grand-père a combattu ou est porté disparu.

En 2017, un cimetière militaire provisoire de la Grande Guerre a été redécouvert à Spincourt (Meuse) lors d’un diagnostic archéologique. Une opération de grande ampleur et une fouille inédite menée par l’INRAP afin de dénombrer les « soldats encore présents sur le site », les identifier et déterminer les circonstances de leur décès. Mais aussi dans la perspective d’étudier « la gestion des corps des combattants lors de l’immédiat après-guerre. »

Sur 3.500.000 tués, près de 700.000 soldats de toutes nationalités n’ont pas de sépulture répertoriée et sont portés disparus sur le front ouest. Dans le secteur de Verdun, le nombre de disparus est estimé entre 60.000 et 80.000. Parfois à l’occasion de travaux le corps d’un brave sort de l’oubli. Claude Fournier sergent au 134e RIT, originaire de Saône-et-Loire est retrouvé avec deux autres poilus lors de la restructuration du Mémorial de Verdun en 2015, à Fleury-Devant-Douaumont. L’enquête commence alors pour rechercher sa filiation et finit par aboutir. Claude Fournier a pu être identifié grâce à son ADN. Il a bénéficié d’une reconstruction faciale, c’est « Une première sur le champ de bataille de Verdun.»

« Aux animaux la guerre » : découverte de chevaux allemands de la première Guerre mondiale lors de la fouille archéologique INRAP d’un site du bas Moyen-Âge à Chaillon (Meuse) en 2009.

Sur les traces de la Grande Guerre (Photo D. Henry, Collection particulière)

 

La fouille préventive en 2016 d’un camp de prisonniers allemands de la seconde Guerre mondiale à Stenay (55) fait suite aux diagnostics archéologiques réalisés en 2007 et 2013 dans le cadre du projet d’aménagement d’une Zac aux abords de la caserne Chanzy. La fouille de ce site, comme d’autres, témoigne d’une archéologie de l’enfermement.

 

Récupération d’obus par le service de déminage après un défrichement en 2024 dans le secteur de Béthincourt au pied de la Cote 304. Cote 304 qui avec le Mort-Homme étaient les deux piliers de la défense de Verdun sur la rive gauche de la Meuse en 1916. (Photo : P. Thil)

L’archéologie du « passé récent » c’est « l’archéologie du vivant » selon Jean-Pierre Legendre, celle des deux guerres mondiales, de la Shoa, des camps dont celui de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Mais l’archéologie du passé contemporain a ses spécificités. « Elle est sollicitée pour exhumer les corps enfouis dans les charniers de la guerre civile espagnole et du franquisme, des dictatures argentine et chilienne, du génocide des Tutsis au Rwanda, du massacre de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine (…) »

Dominique Henry