Époque moderne

1492 / 1789

La découverte des Amériques en 1492 marque le début de l’Époque moderne qui s’achève en 1789 au moment de la Révolution française. Elle est à l’origine d’une première mondialisation des échanges, car elle ouvre de nouvelles routes commerciales et introduit en Europe de nouvelles ressources (pomme de terre, maïs, cacao, café, sucre, tabac…). Mais ces productions au profit des Européens reposent sur l’esclavage. La colonisation des Amériques a eu entre autres conséquences d’exacerber les rivalités et les conflits entre les grandes puissances européennes concurrentes et de bouleverser ainsi les équilibres politiques et économiques.

Au XVIIe siècle l’Europe entre, d’après l’historien Fernand Braudel, dans une ère pré-industrielle qui voit l’apparition d’entreprises se mécanisant afin de développer et massifier la production de biens manufacturés (exemple de l’industrie textile). Ce développement s’effectue dans un contexte de progrès techniques (utilisation de la machine à vapeur), scientifiques et de nouvelles méthodes de production qui sont à la base du capitalisme et de la révolution industrielle du XIXe siècle. Mais comme le précisent Liliane Hilaire-Pérez et Catherine Verna, dans Histoire économique et histoire des techniques du XVe au XVIIIe siècle, l’industrie n’est pas l’apanage des villes. Elle préexiste depuis le Moyen Âge dans les campagnes où « s’installent forges, fonderies, tanneries, papeteries. » et prend des formes variées parmi lesquelles « les artisans au village [et] les ouvriers paysans à domicile (…)» D’après les autrices qui s’appuient sur des études récentes, il est vain de continuer à opposer l’artisanat urbain et l’artisanat rural à l’industrie, les techniques et les modes de production dont l’imbrication et « les interférences sont de plus en plus avérées (…) [dans la mesure où] sous l’effet de la demande les activités artisanales se sont transformées (…) ».

À l’expansion du commerce et à la naissance de l’industrie, il faut ajouter l’amélioration des techniques agricoles et une hausse de la productivité. Dans ce contexte la France voit sa population augmenter et on assiste à un mouvement de migration des populations rurales à la recherche de travail vers les villes et les nouveaux centres industriels. Ce qui a pour effet de modifier les structures sociales et de favoriser l’émergence de la bourgeoisie. Cette nouvelle classe sociale, composée de marchands, d’avocats, de juges, de médecins, d’industriels, d’ingénieurs, d’officiers, d’enseignants, de banquiers, de propriétaires, d’armateurs et de commerçants, remet peu à peu en question les privilèges de l’aristocratie.

L’histoire politique de la France du XVIe au XVIIIe siècle, de François 1er à Louis XVI, ou « Ancien Régime » désigne à la fois un mode d’organisation de la société et un mode de gouvernement (la monarchie absolue) qui s’est progressivement renforcé. Les principales caractéristiques de cette société sont :

  • Un roi dit absolu concentrant tous les pouvoirs (« un roi, une foi, une loi »).
  • Une religion officielle du royaume, le catholicisme.
  • Une société divisée en trois ordres: le clergé, la noblesse et le tiers état qui forme la majorité de la population.
  • « Une économie pré-industrielle dominée par l’exploitation de la terre par l’agriculture et les ‶ métiers″ artisanaux organisés en corporations ».
  • « Une démographie marquée par une forte natalité. »

 

Entre 1508 et 1648, comme le précise Guy Cabourdin, « La Lorraine, au cœur de l’affrontement politique entre la France et l’Empire germanique, est plongée dans la tourmente des guerres de religion (…). La guerre de Trente ans, qui débute en 1618, est la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire lorraine et il ne faudra pas moins d’un demi-siècle pour reconstruire un pays ravagé. » Cette catastrophe est d’ailleurs aggravée par l’épidémie de peste noire. Les duchés de Lorraine et de Bar sont annexés et incorporés au royaume de France en 1766.

Dominique Henry

Le trésor de Pouilly-sur-Meuse (Meuse) – Photo Patrice Buren, Ville de Nancy, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Le trésor de Pouilly-sur-Meuse : Découvert fortuitement en 2006 par un habitant de Pouilly-sur-Meuse à l’occasion de travaux dans son jardin. Cet ensemble exceptionnel d’orfèvrerie de la Renaissance se compose de « 31 pièces [de vaisselle en argenterie ciselée] exécutées par des orfèvres de Paris, Châlons-en-Champagne, Reims et Strasbourg, entre 1480 et 1570. » Il est acquis en 2009 par la ville de Nancy.

 

Aiguière (carafe en métal pour verser de l’eau) – Photo : G. Garitan, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Cuillères – Photo : Bastien M., CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Coupe rémoise ( Fabriquée à Reims) – Photo : G. Garitan, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Coupes chalonnaises (fabriquées à Châlons-en- Champagne) – Photo : G. Garitan, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Gobelets – Photo : G. Garitan, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Pour en savoir plus :

Trésor de Pouilly-sur-Meuse

Sur le Trésor de Pouilly-sur-Meuse, son histoire (origine et circonstances de la découverte), une visite numérique du musée Lorrain s’impose.

Inventaire général du Patrimoine culturel

Sur l’Inventaire général du Patrimoine culturel des trois ex-Régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine.

Artisanat urbain

Sur l’artisanat urbain, consulter l’article consacré à une fouille récente de l’INRAP : « Les chaudronniers de Verdun, un commerce intensif durant le Moyen Âge et la Renaissance ».

Un lieu de Haute Justice à Creuë (Meuse)

Sur un lieu de Haute Justice, sous l’ Ancien Régime, à Creuë (Meuse) consulter les rapports de sondages (2013, 2015, 2018 et 2020) sur le site de Meussaumont réalisés par A.P.M : Lire le document.